Chaque freelance a déjà connu ça une fois : pas de rendez-vous clientèle dans la journée, alors on se lève à 8h55 pour commencer le boulot, en slip et en chaussettes, à 9h tapantes. Pas de « small talk » à la cafète avec le comptable ou le commercial de la boîte, on peut tout de suite se mettre corps et âme à son boulot. Même pas besoin de se brosser les dents ni même d’utiliser de déo, mode YOLO activé.

Sauf que… à 19h, on est toujours en calebutte/culotte/pyjama, on commence à puer le chacal, et le chat commence à en avoir plein le dos d’écouter nos complaintes d’auto-entrepreneur à la con. Le télétravail, c’est cool, mais ça a aussi ses revers !

Partant de ce constat, et du fait qu’on ne peut pas survivre avec une alimentation juste limitée à des « instant noodles », à des sorties à pied de 7 minutes en moyenne (pour acheter des clopes, ou des noodles – bien évidemment), et un environnement de travail complètement mélangé à sa vie personnelle, des mecs plutôt inspirés se sont dit que ce serait peut-être plus sympa de bosser dans un environnement partagé. Un peu comme dans un vrai bureau, bonne haleine et tenue correcte exigée, mais sans la pression hiérarchique et toujours avec les horaires fameux des indés.

Une coupure entre le boulot et la vie perso

Le travail à domicile, c’est parfois galère. Vous rêviez de passer vos week-ends au bureau ? D’être tenté de checker vos emails professionnels à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, « vite fait », « parce que j’ai ce BAT urgent à valider », ou encore « parce que mon client se casse en week-end, LUI, je dois lui fournir tous les éléments avant lundi ». Alors le coworking et le cohoming ne sont pas pour vous !

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En France, on estime à 100 000 le nombre de personnes qui ont déjà testé le coworking. Ce chiffre est en évolution constante, et on imagine bien ce mode de fonctionnement devenir de plus en plus populaire chez les 2,3 millions de travailleurs indépendants français. Et ça peut donner envie à quelques télétravailleurs d’aménager leur emploi du temps pour se créer une petite activité complémentaire.

Collaboration et mutualisation !

Mauricette, CM chez Jean Cabite

Le principe du co working est assez simple : pour un tarif plutôt raisonnable (entre 75 et 250€), vous pouvez poser votre MacBook Pro de CM pour Fleuris Nichons ou d’UX Designer pour Jean Cabite, dans un bureau classieux, et non-fumeur. En plus de profiter du local, on a généralement accès à une bonne connexion à Internet (la puissance de la fiB’), et à une imprimante en fair use, ce qui signifie que tu pourras imprimer tes factures, mais pas éditer tes nouvelles carte de visite pourries en 72 000 exemplaires. Bien souvent, on a aussi accès à des espaces communs (salles de réunion pour diffuser des keynotes pourris, cuisine en commun pour cuisiner du poisson pourri tous les midis, « bulles créatives » pour jouer à Candy Crush sous couvert de moment créatif, toilettes parfumées pour déféquer en toute décontraction).

En plus de ces facilités matérielles, c’est aussi l’occasion de tisser un réseau, d’être plus productif, et de rencontrer des personnes qui pourront créer des opportunités, en business ou autre (clin d’œil, clin d’œil). En tout cas, à défaut de chopper la RP manager luxe ou le formateur en développement personnel pour hacker underground, c’est toujours sympa de proposer ses idées à une autre personne qu’à son chat. Et de se laver, tous les jours. Et de se faire des bouffes à plusieurs, plutôt que d’ingurgiter mollement son sandwich Daube-nat chaque midi.

Les espaces de coworking à Lille :

Chaque espace a sa personnalité, en fonction de l’esprit des fondateurs mais aussi des personnes qui y travaillent. Voici les principaux espaces partagés :

  • Le Mutualāb (rue Nicolas Leblanc à Lille) : 700m² en Centre-Ville, café et thé à volonté pour cet espace réputé pour sa culture geek et alternative. Comptez entre 120 et 180€ TTC par mois. Ambiance collaborative dans ces bureaux à partager !
  • La Coroutine (rue Molière à Lille) : le « tiers lieu » est réputé pour son esprit libre, sa convivialité et son modèle (elle est gérée et financée par ses usagers pour créer, travailler, bidouiller…). 20 tables de coworking accessibles, pour 125€ par mois.
  • La Maison d’Alfred (Boulevard Leclerc à Roubaix) : notre coup de cœur ! Un environnement de dingue, au coeur d’une maison de maître du XIXème siècle. Formateurs, animateurs, thérapeutes, professionnels du marketing, des RH et de la communication… Chacun s’y sent comme chez soi ! De 150 à 180€ ht mois (avec une domiciliation en Zone France Urbaine), et la location de salles de réunion bien équipées.
  • La Co-Factory (Avenue de la République à Lille) : 200 porteurs de projets ou créateurs d’entreprises, 50 domaines d’activités réprésentés (RH, marketing, traduction, commerce…). Les coworkers y sont âgés de 25 à 73 ans ! Comptez entre 129 et 245€ TTC.
  • La Plaine Image (Boulevard Descat à Tourcoing) propose, fait étonnant, un espace en libre accès du lundi au vendredi, de 9h à 18h. Nous ne l’avons pas testé, mais ça doit être sympa de bosser à proximité d’Ankama, de Pictanovo, de Pôle IIID… C’est la porte d’accès à un réseau professionnel très dense.

Cette liste n’est pas exhaustive ! De nombreuses initiatives existent, et de nombreux acteurs s’emparent du marché « coworking ». Des particuliers jouent aussi le jeu du coworking, en proposant un petit coin de table chez eux, avec des bureaux à louer à la journée ou à la demi journée.

Squatter la baraque de particuliers, ou le bureau d’associations

Autre option ! Si vous tenez absolument à ne pas abandonner votre chat (les complaintes sur le RSI au pauvre félin, en moins), des initiatives comme CoHome ont vu le jour, où les indépendants qui le souhaitent peuvent proposer, pour environ 5€ par jour, un coin de bureau dans leur domicile. Enfin, des associations culturelles proposent souvent de louer un bureau, sans bail, à pas cher. Alors si d’aventure, tu n’es pas en CDI, CDD, ni titulaire de la fonction publique, pas plus qu’héritier d’un grand groupe qui peut se payer 2000m² de locaux dans le Vieux-Lille ou le centre-ville d’Arras, l’expérience du coworking peut peut-être t’intéresser.

Quelques trucs à regarder avant de se lancer, les questions à se poser :

  • La situation géographique, proximité du métro ou du Tram, Zone Franche Urbaine ou pas (pour payer moins d’impôts) !
  • L’accès à Internet (parce qu’une seule box ADSL pour 80 personnes, c’est chaud)
  • Ce qui est compris dans le tarif (mobilier, parking, salles de réunion…). Des bureaux équipés, c’est toujours un plus quand on se lance !
  • Si le bureau est « nomade » ou pas, pour savoir si l’on récolte les déchets du coworker pas sympa de la veille, et si l’on peut poser son superbe écran 55’’ de façon sédentaire
  • Le domaine d’activité des autres coworkers (pour développer son activité sans entrer en concurrence, ou alors de façon non guerrière). Parce que partager son espace de travail au sein d’un open space, ça implique une certaine flexibilité
  • Certains espaces proposent la domiciliation d’entreprise. Pas mal, surtout quand le bureau partagé se trouve dans une zone franche urbaine !

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