Le potjevleesch, vous connaissez, c’est cette viande en pot cuite lentement, qui donne des arômes puissants, dans une gelée délicieuse. On vous en parlait dans ce billet, où l’on vous expliquait les origines de ce plat mythique.

Aussi, on a voulu revenir aux fondamentaux, et vous donner ici la vraie recette du potjevleesch du Nord (rien de moins). Avis aux végans, ou aux chefs en carton qui ne souhaitent pas se salir les mains : arrêtez la lecture de cet article. Maintenant.

Ingrédients :

  • Deux cuisses de poulet (mort)
  • 300g de flanchet de veau (mort)
  • 300g de lapin mort (râble ou cuisses)
  • du lard fumé (de cochon mort)
  • des oignons (morts)
  • thym / laurier
  • du vin blanc (de raisin mort)
  • de l’ail
  • des baies de genièvre
  • des carottes
  • du céleri

Préparation du potjevleesch façon hardcore :

Prenez l’oignon. Découpez-le en rondelles. Ne vous laissez pas envahir par vos pulsions meurtrières, vous aurez tout le loisir d’en profiter dans la suite de cette recette.

Attrapez le poulet, regardez-le dans les yeux. Ne lui laissez aucun doute sur vos intentions futures. Il appréciera votre confiance et votre détermination, surtout au moment où vous lui couperez la tête. Arrachez-lui les cuisses, ou utilisez un couteau pour les découper si vous n’avez pas suffisamment d’amour propre pour le faire autrement.

Passez au lapin, cette mignonne petite boule de poils doit sans doute avoir deviné son dessein, surtout s’il a assisté à la fin de son copain le mignon poulet. Evitez de tomber dans la barbarie psychologique, et tuez-le sur le champ. Enlevez la peau de l’animal encore tiède, et attaquez le bestiau à la feuille de boucher. Sauf à avoir foiré le boulot, il ne devrait plus trop faire le mariole.

Pour le veau, ce sera plus compliqué, et ce sera peut-être l’occasion de travailler en famille. Coup de burin dans le cerveau, perceuse au sommet du crâne, ou délicate incision : de nombreuses vidéos L-214 sur les abattoirs vous donneront plein d’idées pour en finir avec l’animal. Découpez la partie autour de son abdomen, bien grasse. C’est le flanchet, et c’est ce qui nous intéresse ici.

Répétez l’opération avec le cochon, ou achetez un bout de lard chez le boucher (c’est bon, on est pas des brutes non plus). Si vous ne mangez pas de porc, plein d’autres animaux peuvent se prêter à ce type d’opération.

Passons au cœur de la préparation, maintenant. Dans une terrine, de type moche mais solide, disposez les oignons émincés, et des couches de viande fraichement massacrées, sel, poivre, thym, laurier… Et répétez le bidule, avec toujours une couche d’oignons et d’assaisonnement à chaque couche, avec le céleri, les baies de genièvre. Sur le dessus, découpez les carottes et recouvrez toute cette joyeuse bande d’animaux morts.

Fermez hermétiquement la terrine.

La clé du succès, c’est la quantité d’os que vous allez laisser dans le plat, et qui créera la délicieuse gelée. On pourrait vous dire d’ajouter des feuilles de gélatine, mais on a encore du respect pour vous. La peau et les os feront le boulot, et vous ne ferez pas secret de la provenance de la gélatine.

Laissez macérer une journée au frais.

Ensuite, ajoutez-y un mélange de bière et de vinaigre, que vous pouvez assaisonner directement (si vous êtes un gros cul et que le moindre effort vous effraie). Une autre école vous propose de mélanger de l’eau et du vin blanc, à vous de voir, vous êtes assez grand pour prendre vos propres décisions.

Faites cuire environ 3h à 150°. Laissez refroidir tout doucement, puis un tour au frigo pendant 12 à 24h, le temps que la gelée prenne.

A l’image de cette association d’animaux, dégustez ce plat délicieux avec des frites, une délicieuse bière. Invitez des amis, et célébrez un peu la convivialité. Après tout, si la moitié d’un élevage moyen est mort dans l’opération, c’est pas pour que vous bouffiez ça comme un connard devant la télé.