Né à Etaples, formé à Roubaix, et élevé plus tard à la sauce Wazemmes, le nom de Dany Boy ne vous est pas inconnu. Dans une battle, à mettre des grandes tartes dans la gueule des autres compétiteurs à coup de Montana Hardcore, à s’improviser MC en soirée sur de la grosse drum&bass bien fraîche, dans les expos ou sur les Artoyz de ton gamin… Dany Boy est partout !

 

Cet artiste hyper productif a bien accepté de nous ouvrir les portes de son univers mystique, pour répondre à nos questions. Rencontre avec un graphiste indépendant, aux talents nombreux, à la technique précise et à l’humilité… sans limite.

 

Salut Dany. Comment est arrivé le dessin dans ta vie ?

Le dessin m’est tombé dessus petit. Les études c’étaient un peu plus tard. Passionné, on s’est renseigné avec mes parents pour trouver des écoles dans la région Nord-Pas-De-Calais. Je suis ainsi arrivé à L’ESAAT de Roubaix en 1991 en seconde, F12 à l’époque, en arts appliqués maintenant.

Y’a t’il eu des propositions artistiques qui t’ont plus interpellé à cette époque ?

L’envie que j’ai eu de faire du graffiti est arrivée justement à L’Esaat. Dans l’ancien bâtiment il y avait un mur avec des graff’, dont un de Tomee et Dake. C’était un « No Hell » avec un vieux bboy habillé en père noël et ça m’a tout de suite plu. J’ai vu la culture roubaisienne du graffiti, je m’y suis intéressé et c’est là que j’ai développé mon envie de faire du graff’ tout en poursuivant mes études.

Tu as d’ailleurs rejoint un crew ? Ou bien tu étais en solo ?

J’ai commencé avec un pote, Némo, qui était avec moi à l’internat et c’est lui qui m’a donné envie d’en faire tout de suite. A l’époque c’était un tagueur et graffeur calaisien puis on a monté un crew ensemble, quelques personnes nous ont rejoint mais à l’époque c’était vraiment du vandale.
On était dans les rues de Roubaix pour faire des tags, poser des stickers et autres graff’ sous des ponts par exemple. Je me souviens à l’époque j’avais fait un dinosaure, dans un tunnel, vers le lycée Anne Franck.

Et c’est à partir de là que tu as eu une passion pour les dinosaures ?

Ma passion des dinosaures me vient d’un artiste que je voyais dans les magazines. Enfin un magazine : Intox. Il y avait le travail d’un gars : Number 6, un parisien qui faisait parti des PCP, il graffait des dinosaures avec une lumière de fou dessus et forcément ça m’a donné envie d’essayer. J’ai donc commencé à en dessiner. Bon, il y a eu beaucoup d’années pour je puisse arriver à en faire dans mon propre style.

Est-ce ta marque de fabrique ces têtes ? comme on peut voir sur le store du Modjo ou ailleurs…

Les têtes ça fait vraiment un bon nombre d’années que j’en fais. Quand j’ai commencé le graff’ je faisais des Bboy, des grosses baskets, des têtes de perso influencées par les Etats-Unis, et par Paris… c’était donc beaucoup d’inspirations. Il y avait un style de Bboy bien défini que d’ailleurs beaucoup de personnes savaient dessiner. J’ai choisi d’essayer de trouver un style de personnage qui m’est propre. J’ai travaillé là dessus.

C’est une tête mais c’est aussi un travail de calligraphie et quelque part de lettrage. Ces têtes sont toujours de travers, un peu comme des caricatures mais c’est avant tout une recherche du trait. J’en suis presque maniaque. Il faut que ça soit parfait autant quand je travaille à la bombe, au pinceau ou avec un feutre.

Ton boulot, on le retrouve où ?

Principalement sur Lille. Au niveau du graff’ principalement sur Wazemmes, au Tripostal ou sur le Boulevard de Metz où nous avions été invité par le collectif Abazdatome lors d’un événement de Lille 3000 sur le thème du Brésil. C’était il y a deux ans avec DJ SAS. On n’avait pas très envie de faire quelque chose autour du football ou du drapeau. On s’est décidé à faire des insectes brésiliens, on a donc fait des recherches et vous pouvez encore voir ces deux insectes sur le mur jaune du Boulevard de Metz.

Sur Wazemmes il y a les façades du Workshop, du Modjo, du Bartabas principalement des bars wazemmois.

J’ai vu que tu faisais aussi de la custom de casquettes, sacs, meubles, camions… On peut retrouver tes travaux sur le net ?

J’ai pas de galerie de vente sur internet après on peut me joindre très facilement sur ma page Facebook « Dany Boy Lille ». Il y a d’ailleurs quelques exemples de mon boulot. Après n’hésitez pas à venir me demander des renseignements.

Je ne suis pas non plus ouvert à tout. A vrai dire, j’ai souvent des propositions pour customiser des chambres d’enfants avec « Dora l’exploratrice », « Hello Kitty », des poneys… Bref ce n’est pas trop ma tasse de thé. J’ai envie qu’on m’appelle parce qu’on s’intéresse à mon taf. Que les gens regardent un peu ce que j’ai fait avant. Il faut que ça soit un univers qui me parle, qui me permette de créer.

 

Du graff au graphisme, où est-ce que tu te situes ?

Mes influences viennent du graffiti. Je me sens tout de même plus graphiste que graffeur. Selon moi un graffeur c’est, et ça restera, un gars qui va dans la rue et qui fait du vandale.

Le graff’ restera toujours dans ma vie mais maintenant c’est le graphisme qui m’attire le plus. Par exemple, dans la customisation, j’aime créer des objets pour les gens, je ne parle pas de design… mais du fait de détourner des objets appartenant aux autres, en faire quelque chose de beau, de surprenant, de coloré.
On me propose aussi de faire des logos. Dernièrement un groupe de musique « Jim Nasty K », c’est des gens qui m’ont fait confiance et qui m’ont demandé de faire ressortir mon style dans ce logo.

J’ai des commandes aussi qui n’ont rien avoir avec le domaine du graffiti et je peux y répondre ? Après, bien-sûr, il faut voir le projet et ce que le client demande.

 

Et le logo de BOUKACHUK ?

Adrien m’a contacté, de faire un logo dans mon style. Je l’ai dessiné à la main et ensuite retravaillé sur ordinateur, à la palette graphique. Ça va un peu plus vite pour avoir les bonnes courbes et un lettrage dynamique.

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